Bénéficiaires effectifs : les sanctions en cas de non déclaration

Le registre des bénéficiaires effectifs est un nouveau dispositif obligatoire déployé au titre des articles L.561-46 et suivants du Code monétaire et financier. La sanction de la non-tenue de ce registre ou de sa tenue avec des informations fausses ou erronées fait l’objet d’une sanction pénale sévère. Quelles sont donc les sanctions en cas de non-déclaration ?

Sanction du non-dépôt de la déclaration des bénéficiaires actifs

La sanction liée aux irrégularités du registre des bénéficiaires actifs est mentionnée au niveau de l’article L.541-49 du Code monétaire et financier. Celui-ci stipule que la non-déclaration des bénéficiaires effectifs au registre du commerce et des sociétés ou une déclaration comportant des informations incomplètes ou fausses est lourdement sanctionnée. La punition est de 6 mois d’emprisonnement +7 500 euros d’amende.

Dans ce même article, il a été prévu que les personnes physiques responsables de cette infraction peuvent également être condamnées. Elles subiront ainsi une peine d’interdiction de gestion des entreprises et des privations partielles des droits civiques relatifs à l’article 131-26 du Code pénal. Ce sont notamment :

  • le droit de vote,
  • l’éligibilité,
  • le droit de témoignage en justice,
  • le droit d’exercice d’une fonction juridictionnelle.

bénéficiaires effectifs

Il existe de nombreuses sanctions supplémentaires prévues à destination des personnes morales si elles sont déclarées coupables. Parmi elles, une amende très élevée, un placement sous surveillance judiciaire, une interdiction de réalisation d’offres au public…

Le dispositif pénal prévu désigne d’ailleurs l’importance de la tenue d’un registre des bénéficiaires effectifs à ce jour. En pratique, il sera nécessaire de savoir comment ce dispositif va être appliqué. Selon les textes, le greffier peut à tout moment effectuer une vérification de la permanence de la conformité des inscriptions effectuées aux dispositions évoquées aux articles R. 123-95 et R. 123-96.

Les différents types de manquements pouvant faire l’objet d’une sanction

Il existe de nombreux manquements pouvant justifier l’application des sanctions. Il y a d’abord la non-déclaration des bénéficiaires effectifs dans les délais prévus qui constitue d’ailleurs le principal manquement. Il conviendra de faire une appréciation du mode de gestion entre fin mars et début avril. C’est la période durant laquelle les greffes des tribunaux de commerce sont envahis par les dépôts de déclaration de bénéficiaires effectifs. Il sera également nécessaire de se pencher sur le mode de gestion des entreprises retardataires qui se présentent dans un délai raisonnable.

Les autres types de manquement qui sont également considérés comme très graves sont les suivants : fausses déclarations, déclarations erronées dans le registre. Ceux-ci peuvent entraîner un rejet du registre des bénéficiaires actifs. Les faits peuvent être plus ou moins graves en fonction de la nature du manquement : délibéré ou non. La société peut en effet souhaiter cacher des personnes dont la qualité de bénéficiaires effectifs ne fait pas de doute. De même, il peut arriver que ce manquement provienne d’une étude erronée, mais de bonne foi d’un cas complexe. Il revient à toute société de faire preuve de prudence et de respecter les exigences relatives à la déclaration de bénéficiaires effectifs. Ceci, afin d’éviter les différentes sanctions pouvant survenir.